Et si contrairement à ce que vous pensiez votre salon était le nouveau terrain de jeu des hackers ? Dans ce nouvel article, nous vous expliquons pourquoi la frontière entre la vie personnelle et la vie professionnelle devient le talon d’Achille des entreprises.

La cybersécurité est souvent perçue sous un angle hautement technique, presque ésotérique. Dans la culture populaire et les médias, elle évoque encore l’image du hacker encapuchonné, seul devant un écran noir couvert de lignes vertes. Cette représentation, bien qu’emblématique, occulte une réalité beaucoup plus humaine ! La plupart des attaques ne reposent pas sur des failles complexes, mais sur la manipulation des utilisateurs.
Depuis une dizaine d’années, le facteur humain est devenu le principal vecteur d’attaque. Depuis 2015, les campagnes de ransomwares ou de cryptolockers ont cessé de viser directement les systèmes d’information. Elles s’attaquent dès à présent aux boîtes mail des utilisateurs. En parallèle, les fraudes au président ou arnaques au faux RIB se sont multipliées. Elles entraînent parfois des pertes financières majeures, voire la fermeture d’entreprises entières.
Face à cette évolution, les mentalités ont commencé à changer et les campagnes de sensibilisation se sont multipliées. Elles rappellent à juste titre que les utilisateurs sont un maillon essentiel de la sécurité de l’entreprise. Les organisations ont alors déployé des outils, des procédures et des formations pour renforcer leur résilience.
Mais une question demeure : est-ce vraiment suffisant ?
Quand les attaquants passent par la sphère personnelle
L’expérience d’Attineos sur le terrain, à travers ses missions de réponse à incident, révèle une tendance inquiétante. En effet, les cyberattaques semblent passer de plus en plus souvent par la sphère personnelle des collaborateurs avant d’atteindre l’entreprise.
Dans de nombreux cas, les attaquants exploitent des accès valides obtenus via des équipements personnels compromis. Par exemple : un ordinateur, un smartphone ou une tablette utilisée à la fois pour des usages privés et professionnels.
Cette porosité entre les deux sphères crée des risques multiples.
Usage de matériel personnel pour accéder à des ressources professionnelles
Le télétravail, la mobilité et la recherche de flexibilité ont profondément modifié nos habitudes numériques. De nombreux collaborateurs utilisent leurs équipements personnels pour accéder à des ressources professionnelles. Cette pratique, souvent tolérée pour des raisons de commodité, introduit pourtant un risque majeur.
Les appareils personnels ne bénéficient pas toujours des mêmes protections que les postes d’entreprise. Par exemple : chiffrement du disque, antivirus géré, supervision, segmentation réseau, etc. Un ordinateur familial partagé ou un smartphone non verrouillé peuvent devenir une porte d’entrée idéale pour un attaquant. Le simple fait de consulter ses mails professionnels depuis un appareil compromis suffit parfois à exposer tout un système d’information.
Réutilisation ou partage de mots de passe entre comptes personnels et professionnels
La gestion des identifiants reste un point de faiblesse récurrent. Par souci de simplicité, de nombreux collaborateurs réutilisent les mêmes mots de passe sur plusieurs services. Ils mélangent ainsi usages personnels et professionnels.
Malheureusement, cette habitude facilite la tâche des cybercriminels ! Prenons l’exemple d’une fuite de données sur un site grand public. Elle pourrait alors offrir aux cybercriminels un accès direct à un compte professionnel utilisant les mêmes identifiants.
Dans certains cas, les accès sont partagés entre collègues ou proches pour « dépanner » sans conscience des risques que cela implique. La compromission d’un seul compte peut alors ouvrir la voie à une attaque ciblée ou à une intrusion silencieuse.
Hygiène cyber insuffisante dans la sphère privée
Enfin, les bons réflexes de cybersécurité sont souvent moins appliqués dans la sphère personnelle. Mises à jour différées, absence de sauvegardes, clics sur des liens suspects, installation d’applications non vérifiées… Les pratiques du quotidien à la maison sont rarement aussi rigoureuses qu’au bureau.
Les cyberattaquants l’ont bien compris ! En ciblant un collaborateur via ses comptes personnels (messagerie, réseaux sociaux, plateformes en ligne), ils peuvent ensuite rebondir vers ses accès professionnels. Une synchronisation automatique de fichiers ou un mot de passe réutilisé peut suffire à franchir la frontière entre les deux mondes.
Comment limiter ces risques ?
Pour renforcer la résilience face à ces menaces, plusieurs leviers peuvent et doivent être activés.
Politique d’accès aux ressources professionnelles
La première mesure consiste à définir clairement la politique d’accès aux ressources professionnelles. L’usage d’équipements personnels doit être strictement encadré, voire interdit lorsqu’ils ne répondent pas aux exigences de sécurité de l’entreprise.
Des solutions existent pour concilier sécurité et mobilité : postes virtuels sécurisés (VDI), environnements cloisonnés, ou outils de gestion des terminaux (MDM) permettant de contrôler la conformité des appareils utilisés. L’objectif n’est pas de restreindre la flexibilité, mais d’assurer que chaque accès au système d’information se fasse depuis un environnement maîtrisé.
Mise en plus d’un MFA
L’authentification multifacteur (MFA) est aujourd’hui une mesure incontournable. En demandant une seconde preuve d’identité (code SMS, application d’authentification, clé physique), elle empêche la plupart des intrusions liées au vol ou à la fuite de mots de passe.
Son déploiement doit être généralisé sur les accès critiques : messagerie, VPN, outils collaboratifs, applications métiers et cloud. Trop souvent encore, elle est réservée à certains profils sensibles. Pourtant, son efficacité est telle qu’elle devrait constituer un standard pour tous les utilisateurs.
Formation et sensibilisation
La cybersécurité d’une entreprise ne s’arrête pas aux frontières de son réseau. Elle passe aussi par l’éducation et l’accompagnement des collaborateurs dans leurs usages personnels.
Former les équipes, sensibiliser aux risques, partager de bonnes pratiques (mots de passe robustes, sauvegardes, vigilance face aux liens suspects) contribue à renforcer la culture de la sécurité.
Gestionnaire de mots de passe
Certaines entreprises vont plus loin en proposant à leurs collaborateurs des licences d’outils de protection utilisables également à domicile. Les solutions de gestion de mots de passe, par exemple, incluent parfois une licence “famille” en complément de la licence professionnelle. Permettant ainsi d’encourager des pratiques de sécurité homogènes entre sphère personnelle et professionnelle. Cela peut aussi être le cas des solutions de VPN, offrant des avantages intéressant en plus de la sécurité (mais c’est un secret 🤫)
Cet investissement est ainsi doublement bénéfique ! Il améliore la sécurité globale tout en valorisant la confiance et la responsabilité partagée entre l’entreprise et ses employés.
Les solutions à mettre en place
En résumé, plusieurs actions concrètes, dont certaines simples et gratuites, peuvent être mises en œuvre pour renforcer la sécurité :
- Surveiller les fuites d’informations à l’aide de plateformes publiques telles que Have I Been Pwned.
- Généraliser l’authentification multifacteur (MFA) sur l’ensemble des services sensibles.
- Mettre à disposition un gestionnaire de mots de passe moderne. Il facilitera la création et la gestion d’identifiants uniques et robustes.
- Surveiller les connexions suspectes ou inhabituelles sur les différents systèmes.
- Sensibiliser régulièrement les collaborateurs aux risques liés à la compromission des comptes et aux bonnes pratiques à adopter.
- Contrôler l’accès aux ressources professionnelles depuis des terminaux externes ou non conformes à la politique de sécurité.
Pour accompagner les entreprises dans la mise en œuvre de ces bonnes pratiques et dans la sécurisation des accès professionnels et personnels, Attineos propose un accompagnement complet, combinant expertise technique et sensibilisation des collaborateurs. Grâce à une approche globale, il devient possible de réduire significativement les risques liés à la porosité entre sphère professionnelle et personnelle.
La cybersécurité commence à la maison
La frontière entre vie professionnelle et vie personnelle s’estompe, et avec elle, celle entre sécurité d’entreprise et sécurité individuelle.
Les organisations doivent désormais penser la cybersécurité comme un écosystème global. Chaque collaborateur joue un rôle actif, aussi bien dans sa sphère professionnelle que privée !
Protéger l’entreprise, c’est aussi protéger ceux qui la font vivre, et cela commence à la maison.
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